La plupart du temps, un petit animal apparemment orphelin attend simplement le retour de ses parents. Il ne faut pas l’emporter chez soi ni même le toucher. Seulement dans certains cas précis, il peut être opportun de l’acheminer dans un centre spécialisé.

Un jeune mammifère apparemment isolé n’est pas forcément orphelin

Au détour d’un chemin, dans la forêt ou au fond de son jardin, il est possible de trouver un jeune mammifère isolé dont les parents ne semblent pas être à proximité. Cela ne signifie pas qu’il soit abandonné ou orphelin. En effet, les parents quittent régulièrement leur portée pendant un certain temps (une journée entière pour certaines espèces). Dans d’autre cas, le gîte ou le terrier a été détruit, par exemple par des travaux domestiques ou forestiers. La mère adopte alors une stratégie en deux temps :

  • Elle laisse ses petits et part chercher un abri de substitution.
  • Elle revient les récupérer pour les emmener un par un vers le nouvel abri.

Certaines mammifères camouflent leurs petits avant de s’absenter quelques heures

En leur absence, les parents de certaines espèces utilisent une stratégie basée sur le camouflage : le petit se tient immobile au sol, caché dans les herbes hautes ou sous des branchages. Et il attend sagement le retour de ses parents, parfois pendant plusieurs heures. C’est le cas des lièvres (qui contrairement aux lapins ne creusent pas de terriers) ou des faons de chevreuils.

Récupérer un petit peut compromettre sa survie

Dans de nombreux cas, laisser le petit animal sur place revient à le laisser aux soins de ses parents, qui continueront de le nourrir jusqu’à son émancipation. Au contraire, le récupérer alors qu’il n’est pas en danger le privera de l’éducation des adultes et donc d’un apprentissage essentiel à sa survie. Il ne faut même pas le manipuler car l’odeur humaine sur un faon ou un levreau lui serait fatale, les parents refusant dès lors de s’en approcher.

La meilleure attitude est de ne rien faire dans les cas suivants :

  • Le petit semble en bonne santé (pas de blessures ou de maigreur apparente).
  • Il se trouve dans un endroit protégé, notamment du soleil, par un branchage ou un couvert herbeux.

Idéalement, il faudrait revenir sur place quelques heures plus tard ou le lendemain et vérifier si les petits sont toujours là.

Dans certaines situations très précises, une intervention est quand même justifiée

Une intervention peut être justifiée dans les cas suivants :

  • Il y a des facteurs de danger immédiat sur le lieu de découverte (proximité d’une route, présence de chiens et surtout de chats…)
  • L’un des parents, ou les deux, ont été découverts morts.
  • L’animal est blessé.
  • Il est tout petit (yeux encore fermés chez les mammifères).
  • Il ne se trouve pas dans un endroit protégé (forte exposition au soleil, absence de tout branchage ou couvert herbeux).

Transférer impérativement l’animal dans un centre de sauvegarde

Si l’animal nécessite d’être pris en charge, il faut systématiquement le transférer dans un centre de sauvegarde, éventuellement via un vétérinaire. Dans tous les cas, ne donnez jamais du lait de vache, mortel pour la plupart des animaux.

La dernière des choses à faire est de garder l’animal chez soi et cela pour trois raisons :

  • La loi interdit la détention de toute espèce sauvage.
  • Chaque espèce et chaque stade de développement de l’animal suppose une nourriture et un soin spécifiques, afin de garantir sa croissance et surtout sa réintégration dans le milieu naturel.
  • Certains animaux sauvages peuvent vous transmettre des maladies parfois graves.

Le cas des hérissons

Le hérisson européen est une espèce protégée par la réglementation française (arr. ministériel 17/04/1981). Sont donc interdits sur le territoire national : la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation, le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente ou l’achat des hérissons. Il est cependant admis que le découvreur d’un hérisson orphelin ou blessé peut l’acheminer vers un vétérinaire ou un centre de soins agréé. Pendant le transport, attention aux blessures par les piquants du hérisson, porteur de nombreux parasites tels que puces, tiques, poux, agents de gale ou teignes. Dès que possible, il sera ensuite relâché dans son milieu naturel.

Le hérisson hiberne et a un comportement nocturne

Les hérissons hibernent généralement du mois de novembre au mois d’avril, en attendant que la nourriture devienne plus abondante. Il arrive que pendant cette période, ils se réveillent à cause du manque d’énergie stockée ou lors d’une météo clémente. Or, les hérissons ont normalement un comportement nocturne. En cas de découverte d’un hérisson, le jour et en hiver, contactez le centre le plus proche.

Pour plus d’informations consultez :

  • Le sanctuaire des hérissons www.herisson.eu
  • La page wikipédia de la Convention de Berne, qui concerne la protection de la vie sauvage (le hérisson est inscrit à cette convention).